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Retour à la terre

Nos rites funéraires ont un coût environnemental. Environ 100 000 stères de bois servent à fabriquer des cercueils chaque année en France. Les normes sont strictes, le bois doit être naturel, mais vernis et ornements, eux, ne le sont pas. L’incinération, choisie par 30% des Français, n’est pas idéale non plus, qui consume corps et cercueil à 1000 degrés pendant une heure et demie.

On peut pourtant, si l’on veut, retourner à la poussière, cercueil compris, sans polluer. Il existe des cercueils renouvelables, sans solvants, avec de la colle biodégradable. L’intérieur est garni de capitons en textile végétal. Ces cercueils, labellisés “choix environnemental”, coûtent à peine plus chers que leur version traditionnelle.
En Belgique, une entreprise s’est spécialisée dans la mort verte et invente des cercueils au design ergonomique, en matières totalement végétales. `

Sur la toile, un blog nord-américain, Forest of Memories, s’est consacré totalement à la promotion de rites funéraires écologiques, qui, par là, retrouvent sens. On y apprend notamment les pratiques novatrices en Grande-Bretagne, où existent près de 200 éco-cimetières, au Canada, où la Natural Burial Cooperative oeuvre à la création d’un cimetière où les gens seraient enterrés sans embaumage, dans une forêt d’arbres qui chacun symboliserait un mort. La philosophie qui guide l’enterrement bio est assez biblique, celle d’un retour sans traces à la terre. En Suède, une biologiste a ainsi inventé un système de refroidissement qui transforme le corps en compost. Plongé dans l’azote liquide pour le rendre friable, il est ensuite réduit en poudre grâce des vibrations et mis en terre dans une urne biodégradable.

Enfin, voici la création de deux designers italiens, Anna Citelli et Raoul Bretzel, vue à l’exposition Droog Design. Un cercueil en amidon, futuriste, Capsula mundi, dans lequel le corps se replie en position foetale. Au sommet, on plante un arbre. Oeuf, foetus, germination, la mort s’enveloppe des symboles d’une renaissance.

 

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